Délit d’entrave à l’IVG : Mais où est donc passé la liberté d’expression ?

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L’IVG est un acte très décrié et sujet à polémique. Qu’on l’accepte ou pas, ces lois liberticides mettent en lumière un constat simple : Mais où est donc passée la liberté d’expression ?

En France, on est aujourd’hui libre de tout critiquer : la religion, la politique, les opinions divergentes, la personnalité des hommes politiques, la dernière coupe de cheveux de François Hollande …

Enfin, on était libre, car nous entrons dans une ère dictatoriale de la bien-pensance.

Parce que les femmes se sont battues pour avoir des droits en France – le pays de l’égalité n’a donné, par exemple, le droit d’hériter à la femme que depuis 1790  et elle n’a eu de capacité juridique restreinte (droit de témoigner, droit de représentation) qu’en 1938on estime aujourd’hui que remettre en question ou avoir le droit d’émettre une opinion différente est un délit et qu’il sera de fait pénalisable. 

L’Assemblée nationale a adopté ce jeudi,  et en première lecture, la proposition de loi socialiste visant à pénaliser les sites de “désinformation” sur l’IVG, avec le soutien de l’ensemble de la gauche et d’une majorité de centristes.

A l’origine, le délit d’entrave à l’IVG a été créé par une loi de 1993 avant d’être étendu en 2001 et 2014. Il sanctionne le fait d’empêcher ou de tenter d’empêcher une IVG en perturbant l’accès aux établissements ou en exerçant des menaces sur le personnel ou les femmes concernées. Et il était légitime : qu’on cautionne ou pas cet acte, on ne peut remettre en question ou violenter les personnes ayant pris cette décision. Qu’on soit d’accord avec, ou pas.

Mais aujourd’hui, il est devenu mal venu et même pénalisable juridiquement d’oser dire que l’avortement est un acte traumatisant, aux conséquences psychologiques graves et un meurtre de l’enfant en devenir. Si la femme est libre de disposer de son corps comme elle l’entend, ne l’est-elle pas également de préserver la vie qu’elle porte si elle le désire ?

Pour comprendre ce qui est reproché à ces sites, une journaliste de la Parisienne – site féminin du Parisien – a téléphoné à l’un d’entre eux pour connaître leur discours.

Que dit-on, finalement, aux femmes qui appelleraient ces numéros verts ? Que leur reproche-t-on ? De remettre la vie du bébé au centre des débats, de ne pas participer au culte de la femme exclusivement mais de leur rappeler, tout simplement, qu’elles portent une vie en elles et que ce n’est pas un acte sans conséquences.

Basculement dramatique dans la dictature de la pensée, on est bien loin des femmes qui s’enchaînaient aux grilles des hôpitaux et invectivaient celles qui venaient avorter. Parler d’entrave numérique est un parallèle grossier et ouvrant la porte à toutes les dérives : demain une opinion politique divergente ou l’opposition à un fait de société ou une loi pourra-t-il être considéré comme une entrave et faire sujet à légifération ?