Quels sont les financements d’AQMI (Al-Qaïda au maghreb islamique) ?

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Abdelmalek Droukdel et Mokhtar Belmokhtar.

De 1998 à 2012, selon les services de renseignement français, l’« industrie »
de l’enlèvement leur rapporta environ 100 millions de dollars.

Par ailleurs, selon un rapport de l’ifri, depuis 2013, et surtout depuis 2014, les financements auraient principalement deux origines, démontrant une certaine évolution du modèle économique du groupe. Tout d’abord, selon les déclarations de plusieurs combattants d’Al-Mourabitoun interrogés au sein de prisons sahéliennes (dont certains particulièrement proches de Mokhtar Belmolkhtar) la partie la plus importante des fonds proviendrait de dons privés originaires du Moyen-Orient. Ces fonds passeraient d’une part par une voie relativement officielle – à travers des organisations humanitaires, des fondations religieuses ou encore le financement de mosquées – et par une voie plus officieuse d’autre part, via un réseau de commerçants sahéliens qui ferait transiter les fonds depuis la région d’origine du donateur jusqu’à la destination finale. Dans les deux cas, les mécanismes sont d’ordre privés, indirects et passent par de nombreux intermédiaires. Ils sont en conséquence particulièrement difficiles à tracer. Ensuite, une partie des fonds proviendrait de Libye à travers l’implication du mouvement dans divers trafics locaux ou encore des actions de protection et de sécurisation d’infrastructures pétrolières effectuées pour le compte de milices libyennes. Selon un récent rapport de l’opération navale européenne Sophia, rédigé par son commandant le vice-amiral Enrico Credendino, le trafic de migrants au départ du littoral libyen générerait des profits annuels entre 275 et 325 millions d’euros. Si aucune mention spécifique à Al-Mourabitoun n’est faite, il est précisé qu’AQMI bénéficierait financièrement de ces trafics.