Roman Polanski à nouveau accusé d’agression sexuelle sur mineure

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Une troisième femme est sortie de l’ombre mardi 15 août, affirmant que le réalisateur du Bal des vampires l’avait «abusée sexuellement» lorsqu’elle avait 16 ans, en 1973. Et ce, alors que le cinéaste est toujours poursuivi pour le viol d’une adolescente il y a 40 ans.

Le ciel s’assombrit encore pour Roman Polanski. Déjà poursuivi pour avoir violé une adolescente il y a 40 ans, l’illustre cinéaste voit de nouvelles accusations à son encontre émerger. Une troisième femme a affirmé, mardi 15 août, avoir subi une agression sexuelle du réalisateur, alors qu’elle était encore mineure. Identifiée seulement par le prénom Robin, cette femme a déclaré lors d’une conférence de presse à Los Angeles qu’elle avait été «abusée sexuellement» par le célèbre cinéaste franco-polonais lorsqu’elle avait tout juste 16 ans, en 1973.

Robin (à droite) et son avocate, Gloria Allred, à Los Angeles le 15 août 2017.

«Le lendemain, j’ai dit à un(e) ami(e) ce que M. Polanski m’avait fait», a-t-elle expliqué en lisant une déclaration. «Mais, à cette seule exception près, la raison pour laquelle j’ai gardé cela pour moi, c’est que je ne voulais pas que mon père fasse quelque chose qui aurait pu l’envoyer en prison pour le reste de sa vie», a ajouté Robin. L’avocate Gloria Allred, qui la représente, a précisé que l’agression avait eu lieu au sud de la Californie, mais que sa cliente ne donnerait pas plus de détails.

La nouvelle accusatrice du metteur en scène de Rosemary’s baby, Chinatown ou encore Le pianiste, a souligné qu’elle avait décidé de sortir de son silence après que Samantha Geimer, la victime au centre de l’affaire de viol sur mineur qui hante Polanski depuis quatre décennies, a demandé les autorités de clore le dossier. Bien qu’il y ait prescription sur son cas, elle pourrait être appelée à témoigner lors d’un futur procès, a fait valoir Mme Allred.

Des accusations à répétition

En 2010, l’actrice britannique Charlotte Lewis, également représentée par Gloria Allred, spécialisée dans les affaires d’agressions sexuelles, avait aussi déclaré que le réalisateur l’avait forcée à avoir une relation sexuelle lorsqu’elle n’avait que 16 ans.

Le cinéaste, qui aura 84 ans vendredi 18 août, est encore accusé d’avoir drogué Samantha Geimer quand elle avait 13 ans, et de l’avoir ensuite violée dans la maison de Jack Nicholson à Los Angeles en 1977, alors que l’acteur de Vol au-dessus d’un nid de coucou était en voyage.

Roman Polanski avait reconnu avoir eu des relations sexuelles illégales avec une mineure et, en échange, le juge avait accepté de ne pas retenir d’autres chefs d’inculpation plus graves, notamment le viol avec fourniture et usage de drogue. L’accord juridique avait été obtenu avec le consentement de la famille et de leurs avocats.

Après 48 jours en détention pour subir un examen psychologique, il avait été libéré pour pouvoir terminer un tournage. D’après des documents déposés par son avocat Harland Braun, Roman Polanski avait obtenu par le juge en charge de l’affaire que les sept semaines qu’il avait déjà passées en détention seraient sa seule peine d’incarcération.

Mais en 1978, convaincu que le juge allait revenir sur cette promesse et l’envoyer en prison, pour peut-être des décennies, il a fui pour la France. Depuis, Roman Polanski, marié avec l’actrice Emmanuelle Seigner, avec qui il a deux enfants, a depuis toujours refusé de retourner aux États-Unis sans assurance qu’il ne serait plus emprisonné. L’avocat du cinéaste n’a pu être joint dans l’immédiat pour commenter ces nouvelles accusations.