Prénoms musulmans interdits : la Chine accentue la répression contre les Ouïghours

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Ces dernières semaines, la Chine accentue son épuration culturelle et religieuse au Turkestan oriental contre les Uyghurs.

L’information circulait depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux, notamment via le compte Twitter de @AbdugheniSabit, tenu par un musulman uyghur, qui mène une veille active sur les exactions chinoises contre son peuple.

Dans le Turkestan oriental (appelé « Xinjiang » par la Chine), les Uyghurs sont interdits de donner à leurs enfants des prénoms musulmans.

La mesure n’est pas nouvelle, puisque déjà en 2015 les autorités chinoises interdisaient vingt-deux prénoms, dont la liste fut alors publiée par le site Radio Free Asia : Bin Laden, Saddam, Hussein, Arafat, Mujahid, Mujahidulla, Asadulla, Abdul’aziz, Seyfulla, Guldulla, Seyfiddin, Zikrulla, Nesrulla, Shemshiddin et Pakhirdin.

Lire – Chinese Authorities Ban Muslim Names Among Uyghurs in Hotan

Cette fois, la liste est plus longue. Vingt-neuf autres prénoms comme Muhammad, Muslim, Sumayyah, Islam, Haji, Imam, Medina ne peuvent plus être donnés aux nouveaux-nés sous peine de représailles.

Tout enfant qui porterait un prénom de cette liste officielle ne se verrait pass délivrer le « hukou », sésame administratif donnant accès à la santé, l’éducation et l’emploi.

Cette énième brimade s’ajoute à une cinquantaine de mesures, annoncées le mois dernier par les autorités chinoises, pour prétendument lutter contre l’extrémisme. Les Uyghurs ne peuvent plus ainsi porter une barbe jugée « anormalement » longue, refuser de vendre de la viande non halal – ce que l’islam interdit –, ne pas regarder la télévision ni écouter la radio nationale, jeûner lors du mois de ramadan pour les professeurs, les étudiants et les fonctionnaires, utiliser le terme « halal », etc.

Les humiliations, soutenues et quotidiennes depuis des années, visent à faire disparaître chez le peuple uyghur toute référence islamique. Nous assistons à une épuration culturelle et religieuse.

Sur la photo ci-dessus, on découvre des portraits des dirigeants communistes chinois accrochés, de force, sur le mur d’une mosquée.

Lundi, Sophie Richardson, de Human Rights Watch, dénonçait dans un communiqué de presse les restrictions religieuses que subit le Turkestan oriental sous couvert de lutte contre l’extrémisme.