Amnesty International appelle au boycott des produits des colonies israéliennes

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Par la voix de son Secrétaire général Salil Shetty, Amnesty International a formellement appelé la communauté internationale à boycotter les produits conçus et importés des colonies israéliennes illégales en Palestine. Une mesure indispensable, selon Shetty, la simple condamnation n’ayant eu aucun effet.

C’est un allié de poids qui vient soutenir la cause des Palestiniens face aux abus des colons israéliens et des initiatives comme BDS. L’ONG de défense des droits de l’Homme Amnesty International a solennellement appelé mardi soir la communauté internationale à boycotter les produits fabriquer dans les colonies israéliennes implantées dans les territoires palestiniens. Motif ? Ils contribuent aux « violations des droits humains ». Cet appel s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle campagne de l’ONG basée à Londres pour marquer le cinquantième anniversaire de l’occupation israélienne. « La communauté internationale doit interdire l’importation de toutes les marchandises produites dans les colonies israéliennes illégales, pour en finir avec les milliards de bénéfices qui ont alimenté les abus massifs des droits humains contre les Palestiniens », a ainsi déclaré par communiqué Salil Shetty, le Secrétaire général d’Amnesty. Car « cinquante ans après, la simple condamnation de l’extension des colonies israéliennes n’est plus suffisante », analyse Shetty. « Il est temps que les Etats entreprennent des actions concrètes pour supprimer le financement des colonies, qui sont en elles-mêmes une violation flagrante du droit international et constituent un crime de guerre. »

Les colonies sont un « crime de guerre »

Depuis la guerre des Six Jours en 1967 et le début de l’occupation à Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de Gaza, les colonies construites par Israël sont considérées comme illégales par le droit international et ont été condamnées à de multiples reprises, notamment par le Conseil de Sécurité de l’ONU en décembre dernier, lors du vote de la résolution 2334 appuyée par l’administration Obama, en fin de mandat. Et cette résolution exige dans son texte de faire la distinction entre les transactions commerciales avec l’Etat d’Israël de celles entretenues avec les produits israéliens issus des Territoires occupés depuis 50 ans. « Alors que l’économie palestinienne a été assiégée durant 50 ans, une prospère et milliardaire entreprise de colonisation a été bâtie sur l’oppression de la population palestinienne », explique Salil Shetty, qui estime à plusieurs millions de dollars la valeur des biens produits et exportés depuis ces colonies chaque année. Or, « dans le même temps, le gouvernement israélien nie l’accès des Palestiniens à ces mêmes ressources et impose des restrictions arbitraires à l’accès et à l’utilisation de leurs eaux, de leurs terres et de leurs ressources », ce qui limite « le développement de leur économie et viole leurs droits économiques et sociaux », dénonce le représentant d’Amnesty International. Mais au-delà de ce constat, ce qui constitue selon Shetty une véritable « tragédie », c’est le monde « s’est accoutumé à ce niveau étonnant d’oppression et d’humiliation auquel sont confrontés les Palestiniens dans leur vie quotidienne dans les Territoires Occupés ». L’appel de cette ONG parmi les plus respectées au monde est lancé, reste désormais à le suivre