Quand le Maire de Six-four les plages envoie la Police stopper un cours d’Arabe

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En début d’année scolaire, la fachosphère s’agitait et s’indignait face à l’apprentissage de la langue Arabe à l’école dans le cadre de cours à des enfants de 7 à 11 ans. Malgré des recours en Justice qui ne donneront rien, le Maire UMP de la commune, Jean-Sébastien Vialatte ne s’arrêtera pas en si bon chemin, et enverra même la Police stopper les cours litigieux. Récit d’un délire paranoïaque sous le soleil. 

Six-Four-les-Plages, est une commune de la région PACA de 35 000 habitants. Elle était surtout connu pour ses plages magnifiques, sa situation entre mer et forêt … et depuis peu pour son racisme affiché, assumé et honteux.

Retour. 

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Tout commence le 25 Septembre 2016, à l’école primaire Reynier. Au moment de la rentrée scolaire, une Maman s’indigne sur Facebook : Un mot invite les parents d’élèves de l’école primaire Reynier de Six-Fours-les-Plages à signaler s’ils souhaitent  inscrire leur enfant à un cours d’Arabe. La mention « partie à retourner obligatoirement à l’école » a interpellé cette mère, qui croit y voir le signe que ces cours seraient obligatoires. « Devoir signer les papiers sur le carnet de liaison pour l’enseignement de la langue arabe en primaire, ça y est, encore un cap de franchi… », se lamente-t-elle. Repris par d’autres internautes, le mot a été partagé des centaines de fois sur les réseaux sociaux. Sauf qu’en réalité il n’y a rien d’obligatoire dans cet enseignement, nous explique les décodeurs dans un article du 29 Septembre 2016.

Contactée part le journal Le Monde, la direction de l’école primaire Reynier de Six-Fours-les-Plages dit avoir reçu des messages d’insultes après la diffusion du message sur Facebook. Elle insiste sur le fait que cet enseignement n’est pas obligatoire, contrairement à ce qu’ont cru certains internautes :

« C’est en dehors du temps scolaire, comme des programmes, et c’est facultatif. Nous disons simplement aux élèves qui peuvent être concernés de lever la main pour qu’on leur distribue un papier. »

Sauf qu’il arrive que des enfants qui n’ont pas vocation à suivre ces enseignements demandent quand même le mot et le ramènent à leurs parents… Ce qui ne les engage à rien : rien ne les oblige à rendre le papier et encore moins à inscrire leurs enfants aux cours d’arabe.

Ces cours s’inscrivent dans le cadre de l’ELCO, une mesure d’apprentissage des langues étrangères. Facultative, elle concernait au départ les enfants des travailleurs migrants et a évolué. Une étude vise à les transformer en apprentissage direct des langues étrangères.

C’était sans compter sur une récupération politique en bonne et due forme. 

 

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Et sur la bêtise du Maire, qui décide de nier toute réalité juridique, et de s’opposer à ces cours en refusant de signer la fiche d’intervention de l’enseignant.

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Pourtant, ces cours et cette possibilité d’interdiction relève de la seule autorité de l’Etat. Malgré tout, l’élu ne s’arrête pas en si bon chemin et déclare qu’il s’opposera à toute réquisition des locaux de l’école primaire de la commune.

On pourrait s’imaginer qu’après ce bad buzz et devant la bêtise de l’affaire celle-ci en resterait là et que les élèves auraient repris leurs cours.

Force est de constater que ce n’est pas le cas. Le 28 Novembre, le préfet a déposé un recours contre M.Vialatte pour l’obliger à rétablir les cours qu’il a illégalement annulé. Il dépose un déféré préfectoral, procédure qui permet au préfet de demander la suspension d’une mesure illégale d’une collectivité.

L’ordonnance est rendu le jour même, et intime à M. Vialatte de suspendre cet arrêté litigieux.

 

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Dans le compte-rendu, on pourra lire clairement que Jean-Sébastien Vialatte n’a pas hésité une seconde à faire intervenir la police pour faire cesser les cours. Cet élu, soucieux de l’éducation et du bien-être des enfants, a donc volontairement envoyé dans une classe d’enfants de 7 à 11ans les force de l’ordre.

Aucuns médias n’a relayé cette affaire, et les cours d’Arabe n’ont jamais repris à Six-Four les Plages. Contacté par différents médias, le maire assume sa position. Bienvenue en France, où la misère ne cesse d’augmenter mais où le soucis des élus est la tenue de cours d’Arabe dans leur municipalité.